- Où allons nous, maman ? demanda Pinson.
- Je ne sais pas trop ... Le plus loin possible, en tout cas ... répondit Buisson.
- Mais j'ai déjà mal aux pattes ! se plaignit Marin.
Il réfléchit quelques instants, avant de dire
- J'aimerais peut-être bien être un chat aux pattes de sang ... Ils n'ont sûrement pas mal aux pattes, eux, puisqu'ils courent tout le temps après les bêtes ...
Buisson eût un sursaut, et Pinson feula sur son frère avant de l'agresser en lui donnant de violent coups de griffes sur son pauvre petit museau. Puis, elle s'enfuit loin devant Buisson et Marin.
- Tu n'est pas fou, Marin ?! Il faut être un chat horrible, pour devenir un chat aux pattes de sang ! Il faut aimer le mal ! Il ne faut pas vouloir vouloir faire partit de ce groupe sanguinaire juste car ont veut être habitué à ne plus avoir mal aux coussinets ! Et il ne faut pas dire ces choses la à la légère ! Elles peuvent être prisent au sérieux ! Et c'est alors que tu seras rejeté ! C'est pour cela que Pinson vient de t'infliger ces blessures !
- Mais ça fait mal ! Tu ne peux pas la punir ?!
- Non mais ! Marin ! Tu exagère ! Déjà, quand tu faisais des bêtises, c'est elle que je punissait, et maintenant, alors qu'elle n'a pas à être punit, tu veux qu'elle le soit ! En plus, je t'ai déjà expliqué pourquoi elle t'avait fait cela !
- Mais ...
- Il n'y a pas de mais qui tiennent ! Tiens ! Pour avoir dit de telles sottises, et pour avoir voulut que ta sœur soit punit alors qu'elle avait tout bonnement raison, ce seras toi, qui sera punit, Marin !
- Quoi ?! C'est pas jus...
Et sans attendre la fin de la phrase de son fils, Buisson partit en courant, pour aller rejoindre sa fille, laissant Marin derrière elle, seul, penaud, et énervé.
- Maman ! Attends ! miaula t-il, en se mettant à courir, pour rejoindre Buisson et Pinson, qui avançaient toujours, ne s'arrêtant pas pour l'attendre. Ne me laisse pas seul !
Marin
Maman ! souffla t-il pour lui même.
Marin courait toujours après Buisson et Pinson, mais il commençait à ralentir, car le sang qui coulait de son museau dégoulinait entre ses poils, et Marin n'aimait pas cette sensation. De plus, Pinson l'avait aussi atteint vers son front, là où il s'était prit une ronce, et le sang coulait jusque dans ses yeux.
Plus il continuait à courir, plus le sang coulait plus vite, plus il ralentissait l'allure, plus il s'éloignait de sa mère et sa sœur ...
Mais je ne veux pas rester derrière elles ! Si les chats aux pattes de sang trouvent où est-ce que nous sommes passés pour partir, et que en ce moment même, ils sont en train de nous suivre, c'est moi qu'ils auront ! Et ils me mangeront vivant, et après, ils feront joujoux avec mes os, comme Buisson nous l'a dit, à Pinson et moi !
Mais le sang qui lui avait coulé dans les yeux lui emplissait maintenant entièrement sa vue. et cela démangeait Marin qui ne savait plus où aller. Mais il continuait à courir, même si il ne voyait pas dans qu'elle direction il allait, ce qui l’inquiétait un peu.
Mais le souci, c'est qu'il tombait dans les orties, se coinçait dans les ronces, se cognait à un arbre ...
Il ne voyait plus qu'un voile rouge sang, maintenant, rien d'autre. Et le sang qui lui coulait dans les narines l'empêchaient de respirer correctement. Et pire encore : il ne pouvait sentir aucune odeurs.
Aucunes !
Il ne pouvait pas suivre Buisson et Pinson à l'odeur, il ne pouvait pas savoir si un prédateur quelconques arrivait, ou si il se dirigeait dessus, si il s'approchait d'un obstacle ...
Alors, une pensée terrible surgit tout d'un coup dans son esprit.
Trois petits mots, pouvant être parfois insignifiant, mais qui lui donnait des frissons, et qui le fît gémir ;
Il était perdu.
Et dans tout les sens du terme ! Il s'était perdu, comme dans un labyrinthe, personne sauf Buisson et Pinson pouvait encore le sauver, et, quelque chose murmurait dans le creux des oreilles de Marin que sa fin était proche ... Très proche ...
Et soudain, il se prit un arbre. Sous ce violent coup, il tituba quelques peu, avant de tomber dans des ronces et des orties, inconscient ...